Le sommeil de l’enfant dépend d’un processus de maturation et reflète son évolution psycho-affective.
0 à 4 mois – Adaptation à son nouvel environnement de vie
Ce premier trimestre est pour le parent un moment de découverte de son bébé où il cherche à comprendre ses besoins afin d’y répondre au mieux. Dans cette étape de transition entre la vie intra et extra-utérine, le bébé parviendra à trouver l’apaisement dans son sommeil si les conditions de vie qu’il a connues jusqu’ici sont reproduites au mieux.
Durant ces premiers mois de vie, le sommeil est immature et désorganisé, il n’y a donc rien d’anormal à voir son nourrisson dormir en journée par tranches de 30-45 minutes.
Le sommeil se compose de seulement deux phases : le sommeil agité et le sommeil calme. Le sommeil agité (caractérisé par une activité cérébrale intense, réflexe de Moro, sourires aux anges) représente 50 à 60% du sommeil du bébé (contre seulement un quart du sommeil de l’adulte). Si bébé bouge ou entrouvre les yeux, cela ne signifie donc pas qu’il est réveillé. Plus l’enfant grandit, moins ses phases de sommeil agité sont conséquentes, et plus son sommeil s’apaise.
De 0 à 4 mois, le nourrisson distingue peu le jour de la nuit et n’a pas les ressources pour dormir 12h, notamment en raison de son besoin régulier de se nourrir. Au fil du temps, son cerveau va se rythmer naturellement, aidé par les « donneurs de temps » sur lesquels le parent à un impact comme la lumière, la régularité des prises alimentaires, des moments de promenades, des heures de siestes, de coucher, de réveils le matin et une quantité suffisante d’interaction parents-enfants dans la journée.
4 à 18 mois – Instauration d’un vrai rythme de sommeil
Pendant cette période, le sommeil du bébé se stabilise avec des phases de sommeil de nuit de plus en plus en longues et des siestes plus rythmées. Selon son poids, son mode d’alimentation ou encore son état de santé, le bébé va cesser progressivement de se nourrir la nuit laissant place à l’instauration de cycles de sommeil plus longs, et s’alimentera également de moins en moins la journée pour se diriger doucement vers 4 repas quotidiens.
À cet âge, plusieurs facteurs peuvent influer sur la qualité du sommeil de jour comme de nuit : l’apparition de l’angoisse de la séparation mais aussi les nombreuses acquisitions psychomotrices.
La journée, il passera de 3 siestes jusqu’à 7-9 mois (matin, début d’après-midi, fin d’après-midi), à 2 siestes jusqu’à 15 à 18 mois (matin et début d’après-midi), avant de n’en garder qu’une (celle de l’après-midi) à environ 18 mois. C’est sur cette tranche d’âge que les rituels sont importants à mettre en place et prennent tout leur sens, instaurant pour le bébé un climat de sécurité et d’apaisement avant chaque coucher.
18 mois à 3 ans – Le coucher, moment de douceur et non d’appréhension
Durant cette période, le sommeil est très proche de celui d’un adulte, les cycles s’allongent. Mais l’enfant grandit et affirme sa personnalité – le fameux « Terrible Two » –, passe dans un lit de grand, entre à l’école, ce qui représente un chamboulement au niveau du rythme mais aussi d’un point de vue émotionnel. Il lui faut alors un temps d’adaptation à ces nouveaux
points de repères, ce qui est un véritable enjeu pour le parent : parvenir à maintenir le moment du coucher comme un moment agréable et non comme une source de frustration et de négociation quotidienne avec son enfant. Difficulté à se séparer, refus d’aller au lit, syndrome du rappel où toutes les excuses sont bonnes pour faire revenir papa ou maman et retarder le moment du coucher (encore un verre d’eau, encore un bisou) : l’enfant utilise toutes les cartes qu’il a en main. Il peut également avoir à faire face à de nouvelles peurs (du noir, des bruits, du loup, des animaux).
+ de 3 ans – Vers un sommeil apaisé, loin du tourbillon de la journée
Votre enfant devient grand et la sieste de l’après-midi va petit à petit disparaitre, généralement entre 3,5 et 4,5 ans. L’arrêt prématuré de la sieste chez certains enfants est alors remplacé par un temps calme dans un environnement paisible et dans la pénombre pour permettre au cerveau d’être dans un état de repos passif.
Ses nuits se composent d’environ 11 à 12 heures de sommeil qui ne se verront entrecoupées que d’éventuels cauchemars, terreurs nocturnes, éveils confusionnels ou encore d’énurésies. Des millions de choses se passent dans la tête de votre enfant et celles-ci se répercutent forcément sur ses nuits. Les problématiques rencontrées sont alors souvent celles d’un enfant qui ne s’endort pas seul, qui rejoint ses parents la nuit ou même dort avec eux.
Les routines sont un élément clé pour faciliter ces périodes, en trouvant un rituel propice à la détente, offrant un sas de décompression à votre enfant. Elles permettent d’anticiper les besoins de l’enfant, d’apporter des repères, de trouver ce qui va permettre à l’enfant d’être dans un état de relaxation pour l’aider à lâcher prise et à trouver le sommeil sereinement.
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